Fabrication de votre baguette de sourcier et initiation à son utilisation

18 11 2014

baguette [640x480]Vous savez pour ceux qui me connaissent que j’utilise souvent une baguette de sourcier en « V ». Je m’en sers pour trouver l’eau, les réseaux telluriques, les canalisations, mais aussi pour déterminer la position et l’état des corps énergétiques des personnes qui me consultent, pour répondre à certaines questions (comme un pendule) et même pour retrouver le doudou de ma fille (ici).
Comme j’ai envie de vous faire découvrir cet instrument, j’ai décidé de vous proposer une journée dédiée à cet outil simple et efficace.

11h – 12h : Fabrication de votre propre baguette en fibre de carbone. Ce matériau lui confère une bonne résistance et une excellente flexibilité. Nous customiserons la baguette avec une enveloppe en matière plastique colorée de manière à la rendre unique et plus confortable à l’utilisation.

12h – 13h : Déjeuner. Apportez de quoi partager solide ou liquide.

13h – 17h : Initiation à l’utilisation de la baguette de sourcier.
– Prise en main.
– Amplification de la réaction micro-musculaire.
– Utilisation pour répondre à des questions.
– Recherche d’eau, de réseaux, diverses.
– Scanner le corps énergétique d’une personne.
– Questions/réponses des participants.

Date et tarif : l’atelier aura lieu le samedi 17 janvier 2014 en région parisienne. La participation demandée est de 90€.

si vous êtes intéressés par cet atelier, merci de vous inscrire par mail, sms ou téléphone, par mp sur facebook avant le 17 décembre 2014.

 

Erratum : une erreur de date c’était glissée sur la promenade au Père Lachaise, elle a lieu samedi 22 novembre 2014. Vous pouvez vous y inscrire jusqu’à samedi matin.





Rapa Nui… c’est fini !

17 06 2011

C’est le dernier jour sur l’île, j’y serais resté plus longtemps… c’est souvent ce qu’on dit quand on est en vacances quelque part et puis un jour on reste et on redescend sur terre ! La vie rêvée n’est pas celle qu’on vit.
Alors nous avons fait nos valises, empaqueté nos souvenirs pris un petit dèj’, saluer Akapu pour la dernière fois. Nous prenons le van, direction le village, Petra nous demande si on peut la déposer au marché artisanal. Nous partons avec elle, avec Chris, Carine et Théo. Arrivés au marché, Petra descend et nous demande de l’attendre… elle revient avec des présents. Nous la remercions chaleureusement, et la quittons avec le coeur serré. Nous roulons jusqu’à la grande rue et comme nous sommes en avance, nous décidons de nous arrêter prendre une glace dans une petite échoppe moderne. Les glaces sont très bonnes, le temps est comme nous… maussade.
Le temps passe, nous reprenons notre route vers l’aéroport. Nous avons le temps, nous nous glissons dans la queue qui zigzag vers le comptoir d’enregistrement.
Nous arrivons devant le personnel qui prend nos  billets et passeports. Nous demandons si nos valises nous suivent jusqu’à Paris. La réponse est oui, mais nous risquons de rater notre correspondance à Lima, idem pour nos amis qui ne sont pas sur le même vol que nous de Lima à Madrid.
Les valises enregistrées, nous faisons quelques petites courses dans l’aéroport et patientons jusqu’à l’heure de l’embarquement. Les agences de voyages et quelques Rapa Nui arrivent peu à peu, ils viennent chercher leur cargaison de touristes qui débarqueront sur le tarmac d’ici peu. L’avion arrive enfin. Nous embarquons, bel avion, comme à l’arrivée. Le coeur serré nous survolons une dernière fois cette île étrange qui nous a habité pendant une dizaine de jours.
En arrivant à Lima, nous quittons nos amis, leur vol ne les a pas attendu, le notre nous attend, nous nous pressons à travers les couloirs, rejoignons un attroupement devant une porte d’embarquement. Notre vol devrait être parti depuis 1/4 d’heure, mais pour le moment c’est la cohue, finalement, un employé de l’aéroport vient vers nous, me demande la carte d’embarquement, puis nous dirige vers le comptoir d’embarquement au-delà de la barrière de sécurité qui bloque le passage. Là on nous prend nos cartes d’embarquement, que l’on déchire sous nos yeux et on nous en redonne d’autres… je n’ai pas compris pourquoi ! Puis nous sommes redirigés vers l’autre côté de la barrière, absorbés par la cohue. Le vol est retardé… je ne sais plus combien de temps. Biou en profite pour faire des achats.
L’embarquement débute dans le désordre le plus complet. Finalement on réussi à s’installer à bord de l’avion, c’est un vol Ibéria,  nous sommes serrés, pas terrible après le vol de la Lan. Le trajet parait interminable, c’est avec soulagement que nous débarquons enfin à Madrid. Un petit fast-food pour marquer le retour à la civilisation quelques cadeaux pour la famille et nous revoilà assis en salle d’embarquement. Surprise de taille, au loin Carine et Théo gambade dans notre direction… nous les croyons bloqués à Lima jusqu’à ce soir !
Embrassades, comme si nous les avions quitté depuis des années. Carine nous explique que finalement, leur avion les a attendu et qu’ils sont partis presque en même temps que nous.
Cette fois nous nous quittons vraiment, nos destinations divergent. Nous montons dans l’avion, le vol est rapide et nous débarquons enfin à Paris. Il est tard, il fait noir. Nous attendons notre valise, longtemps… elle n’arrive pas. Au comptoir des réclamations nous sommes plusieurs à ne pas avoir vu nos valises. Nous remplissons un papier, signons une attestation sur l’honneur, nous ne transportons pas de produits ou d’objets prohibés… dépités, fatigués, nous sortons prendre un taxi… la queue est phénoménale et nous sommes tout au bout. Mais je remarque un employé un peu plus loin et une pancarte qui indique banlieue. Je quitte la file, m’approche de l’homme, je lui demande si c’est une file spéciale pour la banlieue, il me répond par l’affirmative, un taxi arrive j’appelle Biou et nous voilà en route vers la maison.
On est bien à la maison aussi. Les bagages arrivent finalement 2 jours après nous.

Rapa Nui reste dans nos coeurs. C’est une belle aventure, de belles rencontres, de bons souvenirs.





Rapa Nui, on se la joue touriste !

17 05 2011

Journée touriste, nous allons visiter le site d’Orongo, lieu où se déroulait la cérémonie de l’homme oiseau. Nous arrivons au sommet du volcan Rano Kau. Un parking et une petite guérite nous accueillent. Une femme en uniforme nous vend des tickets qui nous permettrons de visiter ce site et le site du Rano Raraku. Nous pénétrons dans l’enceinte, de l’herbe, un chemin et l’océan. Nous suivons le tracé au sol, sente terreuse qui nous rapproche de la falaise. Au milieu de l’eau cobalt, face à nous, une immense canine grise perce les flots, un peu plus loin, deux petits grumeaux rocheux, sur le plus grand, les compétiteurs récupéraient le premier oeuf de sterne qui les propulsait, eux ou leur maître, au rang d’homme-oiseau pour l’année à venir. Nous suivons le petit chemin, qui ne sent pas la noisette, des ruines de maison en pierre, des maisons reconstruites, il parait qu’on y élevait les enfants qui un jour participeraient à cette course au premier oeuf. Les portes sont très petites presque des chatières, c’est très obscur, les énergies présentes ne me plaisent pas, j’avance sur le chemin laissant mes compagnons voguer entre les masures de pierre. Après quelques zigzags, je me retrouve au cul d’une queue de touristes du 3e âge. Ils papotent, critiquent et rouspètent… de vrais touristes français ! Nous attendons donc que le petit promontoire qui permet de voir les îlots, les pétroglyphes, et le lac au fond du cratère, se vide, 5 personnes maximum sont autorisés à séjourner dessus en même temps. Qu’est ce qu’ils sont long les vieux touristes qui regardent partout et qui ne voient rien, et les vieilles qui papotent sur le promontoire sans regarder autour d’elles, finalement la guide qui accompagne le troupeau d’ancêtres, mène comme un chien de berger tout son petit monde vers le point de vue suivant. Je grimpe sur le promontoire, examine rapidement les tracés gravés sur les roches. Make-make est très présent, l’homme oiseau aussi. La vue plongeante sur l’océan et les îlots est très belle, mais c’est de l’autre côté que mon attention est attirée, vers le cratère, un petit éperon rocheux avance sur le vide au dessus du lac. Une énergie semble m’appeler. Je redescend et attend mes compagnons qui finissent par me rejoindre. Cinq par cinq, ils gravissent les 4 ou 5 marches et se retrouvent sur le lieu d’où les autochtones guettaient le vainqueur de la course de l’homme oiseau. Finalement, une fois tous mes amis redescendus, je rejoins JP et Christophe qui dissertent en regardant les pétroglyphes. L’énergie qui m’interpelle est toujours là, j’en parle à JP. Il teste et après quelques tâtonnements, identifie l’énergie, c’est une sorte de thermostat qui régule toutes les énergies du cratère. Nous poursuivons notre parcours qui mène à la sortie.
Reprenant la voiture, nous redescendons vers la côte. Nous arrivons à Vinapu, le site est composé de deux ahus éloignés l’un de l’autre d’une cinquantaine ou une centaine de mètres, les distances sont difficiles à évaluer sous le soleil pascuan. Le site, plus ou moins en ruine, les moaïs échoués sur le sol les fesses visant le ciel. Un avion manœuvre sur la piste, on voit le haut de l’empennage qui passe un peu plus loin. Nous visitons d’abord le ahu le plus à gauche. La partie la plus intéressante, se trouve à l’arrière, face à l’océan. De grosses pierres ajustées au millimètre exactement comme les murs que l’on voit au Pérou, très impressionnant ! JP remarque une pierre, il la fait basculer et la retire découvrant un creux qui ressemble à un lavabo. Nous y poserons les mains chacun notre tour bénéficiant de l’énergie qui semble baigner cette cupule. Autour, des morceaux de moaïs disparaissent dans le sol. Rejoignant l’autre ahu, nous sommes attirés par une masse rougeâtre, faite de la même pierre que les « chapeaux » de moaïs. Difficilement identifiable de loin, le bloc rouge affiche des traits féminins, une paire de seins, une vulve au raz du sol et entre les deux un nombril assez protubérant.  Nous l’enserrons dans nos bras. Imprégnés d’énergie féminine, nous reprenons la route vers le fameux Rano Raraku (la nurserie de moaïs). Un parking nous accueille, sur un côté, un hangar, dans lequel les marchands du temple se sont intallés, vendant boissons, t-shirts, colifichets et autres niaiseries aux couleurs pascuanes. Nous faisons une petite pause, ingurgitons des sandwichs, des chips et même des sandwichs aux chips sous une petite bruine.
L’estomac rempli, nous entrons dans le parc à moaï. Un guichet avec le même modèle de femme en uniforme qui poinçonne nos tickets, puis un sentier de terre et de cailloux. Jean-Pierre le « chaman » et Corinne sont déjà venus, lorsqu’ils étaient seuls avant notre arrivée, aussi Coco nous sert-elle de guide. Elle propose de nous rendre d’abord à l’intérieur du cratère. Nous la suivons le long du chemin qui devient ocre à mesure qu’il perce le contrefort du volcan. Coco nous fait fermer les yeux avant de pénétrer au coeur du Rano Raraku. Lorsque la lumière pénètre mon cristallin, je découvre un lac, orné d’une forêt de roseaux, les pentes intérieures du volcan coulent peu à peu dans l’eau, le tableau est féérique. La baignade étant autorisée, les plus courageux se dévêtent et pénétrant dans la vase, se retrouvent bientôt dans l’eau métallique du lac. Autour de l’étang, des chevaux gambadent, nous scrutent de temps en temps, intrigués peut-être par ces touristes qui envahissent leur espace. Voyant le mal que mes camarades ont eu pour rejoindre l’eau à travers la vase, je fabrique un pont en roseaux en couchant les tiges sur la vase. Je forme des chevrons en avançant vers l’eau. je n’ai pas le temps de finir, mes compagnons décident de retourner sur terre et empruntent mon petit pont qui résiste avec succès à leur passage. Une fois revêtus, nous gagnons le versant intérieur sur lequel poussent quelques moaïs. Il y en a à tous les stades de leur libération de la roche. Nous continuons notre

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parcours parmi les géants de pierres, nous passons à l’extérieur du volcan. Là nous reconnaissons les vedettes de pierre qui parent la plupart des cartes postales, les pubs et les reportages photo. En suivant le balisage, nous rencontrons aussi le plus grand moaï, presque 20 mètres , toujours dans son placenta minéral. Un compère plus petit, un trois mats tatoué sur le ventre, mais aussi le seul moaï en position de scribe, à genoux, fesses sur les talons. La journée s’achève, les gardiens commencent leur ronde afin de s’assurer que les visiteurs sont tous sortis avant de fermer le parc.
Retour à l’hôtel.





Rapa Nui, culinairement vôtre !

1 05 2011

Nous arrivons vers 17h30 à l’hôtel, Petra et sa petite famille sont déjà là, ils ont creusé un trou dans le sol du jardin, y ont mis des pierres et du bois et allumé un feu. Pendant que les pierres chauffent, Petra, ses 2 fils, son mari et un autre homme préparent les ingrédients. Il y a une pâte jaune dans une grande casserole en fer blanc, qui fera office de pain une fois cuit, des côtes de porc et du poulet, des patates douces et du taro. A l’aide d’une tasse, un des gamins verse de la pâte sur une feuille de bananier prédécoupée, un des adultes repli la feuille de bananier pour emmailloter le tout, puis à l’aide d’une petite lanière végétale ficèle l’ensemble. Pour assouplir les feuilles de bananier, Rico (le mari de Petra) les pause quelques secondes sur les pierres en train de chauffer. Ils vident la casserole tasse par tasse transformant la pâte jaunâtre en briquettes de feuilles vertes. Ensuite, Vicente (l’homme qui semble orchestrer tout ça), commence à éplucher le taro. Pendant ce temps, Rico en compagnie de sa femme préparent la viande. Vicente termine l’épluchage. Il s’approche du feu et à l’aide d’une pelle qui me rappelle étrangement le film « Bernie » d’Albert Dupontel, il retire quelques cailloux et les morceaux de bois enflammés. Les bûches assemblés dans un coin du jardin sont éteintes par le plus jeune fils de Petra à l’aide d’un tuyau d’arrosage. Rico et Vicente tournent autour du trou plein de pierres volcaniques brûlantes entamant une sorte de danse dont l’objet est de retirer un maximum de pierres pour dégager le trou. Équipés d’un petit caillou dans chaque main, ils pincent les pierres chaudes avec et d’un geste rapide les éjectent vers l’extérieur. C’est un peu dangereux, d’ailleurs, Rico pose sont pied chaussé d’une simple tong sur un des cailloux… petit saut, juron étouffé… plus de peur que de mal, heureusement. Au bout de quelques minutes, le trou est suffisamment dégagé.
Vicente tapisse le fond du trou contenant encore quelques pierres chaudes de feuilles de bananier. Une fois le berceau végétal mis en place, Vicente assisté de Rico, pausent les petits paquets verts contenant la pâte jaune. Une nouvelle couche de feuilles de bananier. Par dessus, quelques pierres chaudes. La viande dans des plats à four est déposée dessus. Vicente rajoute sur la viande les morceaux de taro épluchés. Nouvelle couche de feuilles, les patates douces sont posées à leur tour et une dernière couche de feuilles recouvre le tout… enfin presque car Rico nous explique qu’il faut mettre encore plus de feuilles afin de rendre le tout bien hermétique. Le seul soucis c’est qu’il en faut beaucoup et encore plus que ça… alors aujourd’hui, on remplace toutes ces feuilles supplémentaires par une bâche plastique. Les traditions ne sont plus ce quelles étaient, d’ailleurs Rico nous explique que dans le temps, ce n’était pas du poulet et du porc mais du rat et de l’humain qui était servi aux convives… finalement le progrès a du bon ! Nos deux rapa nui déposent le film plastique transparent et pour le rendre bien hermétique, ils enterrent les bords. De la buée se forme rendant la bulle plastique opaque.
Il faut laisser cuire 2 à 3 heures. Nous nous installons autour et discutons, chantons avec Jean-Pierre « le chaman », partageons bières et autres boissons avec nos cuisiniers. Ils nous parlent des problèmes qu’ils rencontrent avec le gouvernement chilien, des tentatives de celui-ci pour les expolier de leurs terres ancestrales et céder contre monnaie le sol rapa nui à des investisseurs étrangers qui n’ont qu’une idée en tête, construire des complexes hôteliers et transformer l’île en Disneyland du Pacifique. JP demande comment peut-on faire pour acheter des terres, Vicente répond avec humour qu’il suffit de lui donner une de ses filles en échange… Il semblerai que les choses s’améliorent, la tribu de Vicente a gagné un procès et devrait récupérer une partie des terres ancestrales, mais le combat continu pour les rapa nui.
Le soleil décline, je récupère une petite fleur d’hibiscus jaune pour la mettre dans les cheveux de Biou… ce qu’elle est belle ! Les autres femmes se coiffent d’une fleur identique, photos et rephotos. Le soleil décline, elles sont belles !  Nous allons voir Akapu, transformés en petits japonais, nous saisissons chaque instant sur nos pellicules numériques. Au loin un paquebot de croisière a remplacé la frégate Chilienne partie deux jours avant le tsunami. Le soleil se couche, superbe !
Nous retrouvons nos cuisiniers, il fait noir, il est temps de préparer la table, nous sortons  3 tables de la salle à manger, les installons près du trou dans le jardin. Petra pose un chemin de table en feuilles de bananier et fleurs, quelques assiettes, les couverts… c’est très beau. Il est temps à présent de manger. Vicente retire la terre, puis avec l’aide de Rico et des enfants,  la bâche, les premières feuilles de bananier. Ils placent les patates douces dans un récipient, retirent les plats à four d’où se répend une douce odeur de viande cuite… ça à l’air super bon ! Rico nous sert, nous nous asseyons rapidement autour des tables. Petra nous apporte une petite sauce piquante, une salade de pommes de terre. Distribution des petits pains libérés de leur enveloppe en feuille de bananes. C’est très bon ! Trop bon, même !
Je ne saurais décrire le petit pain, un peu sucré pas vraiment la consistance d’un pain, mais très bon. Très roboratif aussi. La viande fond dans la bouche, les tubercules dégagent tous leur arôme sous la pression de mes dents. Je mâche longuement, libérant les enzymes qui décomposent les aliments en une multitude de molécules qui titillent mes papilles.
Après le repas, Jean-Pierre « le chaman » entame une discussion avec les deux cuisiniers. Il essaye de les brancher sur le mana, refroidissement direct ! Les deux hommes se taisent, se regardent, puis finalement répondent en noyant le poisson.
Rico est celui qui parle le plus, mais j’observe Vicente depuis le début, il semble en savoir plus que Rico, il a quelque chose de magique, j’ai l’impression de rencontrer un frère d’armes, dans quelle guerre… je ne sais même pas si je suis encore en guerre.
Rico nous parle du tsunami, de la forme de l’île en triangle et du socle évasé qui la maintient à la plaque océanique. De la pêche à la langouste quand l’océan se retire avant que le tsunami ne déferle. Vicente parle peu mais la profondeur de ses mots m’intrigue. Je vois bien qu’il nous examine de la même manière que je suis en train de le faire, nous sommes des touristes peu commun. En général, les étrangers arrivent sur l’île par avion ou bateau, parcourent les sites touristiques en 3 jours et repartent aussi sec. Nous sommes là depuis une semaine et nous n’avons pas encore visité les deux points les plus touristiques de l’île. Il est tard, nous nous saluons, Vicente me laisse une forte impression, chacun regagne son domicile.





Rapa Nui, vamos a la playa oh ! oh ! oh !

25 04 2011

Le jour du seigneur peut aussi devenir le jour du baigneur, après la messe, retour à l’hôtel, nous récupérons toute la petite troupe… et en route pour la playa !
Toujours aussi accueillante, nous garons notre véhicule à la même place que d’habitude, sous l’arbuste qui le couvre d’ombre. En quelques enjambées nous nous retrouvons au bord de l’eau. Quelques pas sur le sable blanc (légèrement rosé) et l’eau nous accueille, je la trouve fraîche, mais une fois dedans la sensation de fraîcheur devient très agréable.  Je me laisse flotter, sur le dos, il y a pas mal de sel car je flotte très facilement.
On grignote, on reprend la voiture et nous repartons le long de la côte. Les cratères sont toujours là, les chevaux sauvages aussi, les vaches également. Nous arrivons devant le ahu Te Pito Kura, de superbes chevaux broutent devant les ruines, un moaï couché sur le ventre nous accueille. Je m’éloigne un peu sur la gauche et arrive sur le site qui représente le nombril du monde, une grosse boule de pierre entourée de quatre pierres rondes plus petites, le tout au milieu d’un muret de pierres. Une odeur de charogne apportée par la brise marine, révèle la présence d’une carcasse de cheval à une dizaine de mètres. Je suis un peu déçu par le « nombril du monde », je m’attendais à quelque chose de plus prestigieux avec plus de cachet… le « nombril du monde » c’est un amas de cailloux qui sent la mort, il y a surement une signification cachée. Histoire
de me dire que je ne suis pas venu pour rien, je sors la boussole et vérifie que les quatre cailloux sont alignés aux points cardinaux, ils le sont… voilà une info qui n’a pas grand intérêt. Nous repartons, au bord de la route, une pancarte, que nous avions déjà repéré lors de nos précédents passages, indique la présence de pétroglyphes. Un tourniquet en métal rouillé permet d’accéder au site. Un petit chemin nous conduit de pierres en pierres, sur celles-ci, des tracés représentant des poissons, des tortues, des pirogues, des hameçons, beaucoup de hameçons… Le site est petit, nous en faisons rapidement le tour et repartons de nouveau le long de la côte. La mer est belle, nous faisons un nouvel arrêt. Pas de plage, mais l’océan est accessible en descendant de cailloux en cailloux et il est vraiment très beau, beau au point que les deux Jean-Pierre décident d’aller se baigner… les fesses au vent, de rochers en rochers, ils finissent par se glisser dans les flots agités. Quel accueil ! la mer comme enchantée de recevoir ses fils ou ses amants, les prends en elle, le turquoise, l’outremer et le blanc de l’écume se mêlent et les enserrent dans leurs bras. Nous profitons de cette danse aquatique.
Nouvel arrêt, cette fois c’est face à un oratoire, derrière lequel la mer vient caresser quelques roches créant de petits bassins clairsemés entre le minéral. Nous gambadons sur les rochers, connectant quelques énergies, je suis mon instinct, espérant trouver une sirène posée sur les rochers… finalement je me retrouve devant une rapa nui étendue en bikini sur un des rochers les plus accueillants du lieu, j’ai l’air d’un pervers, avec mon appareil photo prêt à gober la lumière que renvoie le corps de la baigneuse… JP un peu plus loin est mort de rire… je vois pas pourquoi,  j’ai trouvé une sirène, non ?
Nous revenons vers la voiture et faisons un petit tour devant l’oratoire. Il est fait avec des blocs prélevés sur des constructions plus anciennes. On y voit les yeux de Make Make. JP détecte un point devant la petite construction, je fais le tour et remarque un point derrière qui m’aspire, me collant au sol assez violemment. Je le signale à JP, il teste et après avoir appelé tout le monde, demande aux hommes de se placer devant et aux femmes de se positionner sur l’arrière. Nous échangeons nos énergies sous forme de sons. La cérémonie terminée, quelques touristes arrivent et se garent près de nous. Nous quittons le lieu,mais n’allons que quelques dizaines de mètres plus loin sur le parking face au 15 moaïs restaurés par les japonais. Le site est impressionnant même si la première impression est bizarre, j’ai l’impression que la restauration a été faite un peu n’importe comment, comme si les éléments qui composent le site n’avaient pas été remis à leur place. Les statues sont impressionnantes, la longueur du ahu rend le site titanesque. Nous faisons le tour, derrière nous, Rano Raraku, la « nurcerie » de moaï. Une pierre plate au sol attire notre attention, nous nous mettons autour, son énergie est plutôt féminine. Nous passons derrière le ahu. C’est toujours aussi impressionnant ! Nous finissons notre petit tour, il est 17h00, il nous faut regagner l’hôtel pour assister aux préparatifs du repas traditionnel prévu ce soir.





Rapa Nui, la messe pascuane

23 04 2011

Aujourd’hui c’est dimanche, le programme de la journée ressemble plus à celui de tout bon touriste… Aller à l’église, assister à la messe avec les autochtones. Baignade à la plage. Visite du côté du ahu restauré par les japonais suite à un tsunami dans les années 60, comme quoi, Japon, tsunami et île de Pâques sont des mots qui s’entrelacent depuis longtemps. Enfin, pour clôturer cette journée de farniente, repas traditionnel préparé par Petra et sa famille.
Après le petit déjeuner, nous sommes 5 à partir à l’église en voiture, un sixième nous rejoindra plus tard à pied. Nous arrivons devant le bâtiment blanc aux décorations tribales. Toute la communauté de l’île est présente, pomponnée, parfumée, tirée à quatre épingles. Coiffés et gominés, j’ai l’impression de revivre mes vacances en Espagne chez ma grand-mère, je l’accompagnais à l’église le samedi soir et les paroissiens étaient tous apprêtés de la même façon. C’est plutôt sympathique, ça donne un petit goût de passé qui est agréable. Nous pénétrons dans l’église et nous installons au fond contre les murs. Le lieu est déjà presque plein, nous sommes une quinzaines de personnes tapissées contre la peinture blanche. La salle est plutôt grande, il y a des fenêtres tout le long, elle s’ouvriront en cours de cérémonie, la chaleur devenant oppressante. Une fois installé, je remarque de nombreux touristes assis sur les bancs centraux. Je regarde les paroissiens, des jeunes, des vieux, des familles, des solitaires. J’aime bien l’énergie qui se dégage du lieu, je ressens de la sérénité, mais aussi de la force sous-jacente. Je regarde les gens qui m’entourent, je les trouve beaux !
Une petite voix dans ma tête, me dit : « ressaisis-toi ! Tu bascule dans la béatitude ! »
La messe commence, le curé au fond, là-bas, loin… accueille les fidèles. Un rétroprojecteur s’allume et diffuse les paroles des chants.
Le prêtre parle, commente les écritures mais je ne l’écoute pas, je baigne dans l’énergie du lieu ou des gens, c’est agréable, je passe mon temps à regarder mes voisins, à ressentir leurs joies ou leurs peines, certains sont vraiment beaux. Des chants me tirent de mes errances, ils sont joyeux, « pacifiques »  (polynésiens et paisibles).
Depuis le début de la cérémonie, j’ai envie de m’approcher de 2 personnes, une femme corpulente à queue de cheval toute de bleue vêtue et un vieil homme de bel prestance, le crâne rasé, chemise hawaïenne, belle moustache à la « Magnum ». Un chant me donne l’occasion de me rapprocher de la femme. Tous les participants se donnent la main, la femme me tend la sienne, je m’empresse de la lui donné laissant tomber mon appareil photo qui se retrouve suspendu à sa dragonne, j’étais en train de filmé le début du chant. Une énergie me traverse, le contact avec cette femme me surprend. Christophe me dira ensuite qu’une énergie de type « serpentoïde » circulait dans la salle à ce moment là. Le chant terminé, nous regagnons chacun notre place.
Vingt mètres devant moi, j’ai repéré un homme au comportement étrange, vêtu d’une chemise blanche et d’une cravate noire, il arbore une sorte de chapeau constellé de coquillages et un collier de perles… je me demande si c’est un chaman, ou personnage important de la communauté ou alors le fou du village, même si parfois c’est la même personne. Le bonhomme se lève à chaque chants, regarde les paroissiens, et parfois semble les encourager à chanter, il tourne comme un périscope semblant examiner l’assistance à la recherche d’une âme à secourir. Curieux personnage.
La messe se poursuit, parsemée de dragées musicales, enfin arrive le moment ou l’on se donne la paix, je file la paix à tout ce qui bouge autour de moi et même un peu plus loin. « Magnum » sans cheveux a une bonne poigne, chaleureuse et ferme, son énergie me plait.
Le moment de la communion arrive,  les croyants forment des files qui aboutissent au prêtre et à ses assistantes (oui des femmes qui donnent l’Hostie). La cérémonie se termine, les communiants repartent avec une tâche de cendre sur le front. Les gens se dispersent, devant l’église se forment des grumeaux humains, les familles et amis se regroupent. Les touristes disparaissent. Nous rencontrons Petra, elle nous confirme l’heure de rendez-vous pour le repas du soir, 17h00 – 17h30 afin d’assister à la préparation du repas, une autre forme de cérémonie.

http://www.dailymotion.com/video/xid5qs_messe-a-l-ile-de-paques_travel





Rapa Nui, élément air

19 04 2011

L’après-midi est bien avancé, nous continuons notre route vers l’est. Un superbe arc-en-ciel nous accompagne sur la route qui borde la côte. JP s’arrête un peu plus loin, nous nous approchons du bord de l’eau et nous installons sur les roches volcaniques qui sont eu confortables car un brin abrasives. Devant nous l’océan heurte la terre, l’écume gicle, un mot me vient à l’esprit… éjaculation ! JP prend la parole, il nous indique une zone sur les rochers, nous testons, il y a effectivement quelque chose de très gros posé là. Cette énergie est l’insouciance au masculin d’après Christophe. Un peu plus loin, un point plus féminin, un geyser d’écume comme le souffle d’une baleine jailli d’entre les rochers. Nous continuons notre route vers l’est. Nouvel arrêt, cette fois c’est un petit oratoire qui attire l’attention de JP. Des oiseaux stylisés sur la roche ont l’apparence de 2 ailes. Nous détectons une présence spirituelle. JP demande à certains d’entre nous tour à tour de se poser contre l’oratoire, entre les ailes, mes compagnons deviennent à leur tour des anges ou des oiseaux.
Nous repartons et cette fois ne nous arrêtons plus avant d’arriver près du moaï de l’air. Le soleil commence à décliner, il faut réactiver le lieu avant que le soleil ne disparaisse, nous nous dépêchons et arrivons autour du rocher. Nous contactons l’air en passant les mains dans la bouche de pierre que nous avait montré Jean-Pierre « le chaman », puis tournons autour de la pierre. Enfin, chacun notre tour nous montons sur le rocher et chantons une petite chanson face au vent encouragés par les autres autour de nous. Même si je n’aime pas trop ça,je me force et me retrouve sur le gros cailloux… recherche d’inspiration et c’est « le loup, le renard et la belette » qui vient, qui sort et qui se mêle au vent. Je remercie mes camarades pour leur soutien. JP clôture la session avec un chant plus tribal. Nous avons tous chanté, l’énergie éveillée n’attend plus qu’à être connectée au moaï. Nous nous rendons près du ahu et des statues renversées. Un petit murmure qui devient un bourdonnement, maya l’abeille est parmi nous, le lien se noue, la connexion se fait. Mission accomplie, nous regagnons l’hôtel pour un nouvel apéro, bière locale, chips, comme tous les soirs.





Rapa Nui, le chaudron magique

18 04 2011

Après cette nuit éprouvante, nous lézardons à l’hôtel, nous prenons notre premier repas de midi sur place, quelques pâtes feront l’affaire.
Nous repartons, en ville faire un peu de change, depuis peu il y a une nouvelle banque sur l’île, le distributeur accepte les cartes visa. La ville est calme, les habitants circulent comme si aucun tsunami n’avait menacé l’île. Par contre la banque est fermée, stigmate de la vague ou  horaires avantageux pour les employés ? Le distributeur est en panne… tant pis ! Nous longeons la côte vers le Rano Kau au sud de Hanga Roa.

Petit passage dans un port microscopique, un moaï solitaire est planté là, deux cents mètres plus loin, un autre est étendu sur l’herbe, attendant que quelqu’un le relève. J’ai beau demandé au mana de me filer un coup de main, rien ne lévite, même pas les fourmis qui trottinent sur le corps de pierre. Il faut croire que je n’ai pas la maîtrise du mana !
Nous continuons notre petite escapade mais arrivons dans une zone remplie de monde, de policiers, de voitures garées n’importe où. C’est le championnat du monde de plongée qui se déroule sur l’île. Curieux, nous descendons faire un petit tour. Il fait très chaud, la falaise est remplie de touristes, d’autochtones, de policiers en civil, un stand « red bull » siège au milieu. De la musique vomie par de gargantuesques haut-parleurs inonde nos oreilles. Nous nous approchons du bord, dans l’eau se dresse une tour de 26 mètres, du haut de cette tour, les athlètes feront une pirouette et plouf ! Des milliers de gouttes d’eau les accueilleront dnas un feu d’artifice d’écume et de son. Nous assistons à quelques plongeons, impressionnant et tellement rapide aussi, en quelques dizièmes de secondes, l’acte est joué. Les plongeurs sont beaux et les figures décrites l’espace d’un instant entre ciel et mer sont féeriques. Nous nous éloignons un peu JP nous indique une caverne au pied de la falaise sur laquelle trône le chapiteau du taureau rouge. L’énergie est forte mais agréable, JP l’identifie, c’est une énergie mariale, la même qu’à Lourdes. Pourtant ici pas de basilique, pas de pélerins, ni de miracles ni de vendeurs du temple… quoique, la messe miraculeuse qui se joue au-dessus prend une autre teinte tout à coup. Et comme pour nous faire un clin d’oeil, en tournant la tête vers l’océan, j’aperçois un homme qui marche sur l’eau…
… bon pas tout à fait, un rapa nui debout sur une planche de surf, pagaie et traverse le golfe tranquillement. L’image est quand même surprenante.
Nous quittons la zone et reprenons la voiture.

Nous passons près de l’aéroport avec sa piste cosmique, piste de secours pour la navette spatiale américaine. La voiture grimpe le long de la route qui serpente jusqu’au sommet du cratère. Corinne et « le chaman » nous guident dans cette petite excursion, ils ont déjà eu l’occasion de visiter l’endroit, pendant les quelques jours où ils nous attendaient. Une fois garés presque au sommet, ils nous demandent de fermer les yeux. Ils nous prennent par la main et nous guident vers le bord du volcan. Une fois en place nous ouvrons les yeux… magnifique ! Le spectacle est prodigieux, à nos pieds une pente raide descend jusqu’au fond du cratère. Un lac entouré, de plantes, d’arbustes, parsemé de joncs et autres plantes aquatiques mijote au fond de ce chaudron tellurique. La mosaïque de couleurs, le contraste en les eaux bleues et les herbes vertes est magnifique. Un vent ensorcelant venant de l’océan passe par une brèche en face, séquelle d’un naufrage ancestrale selon certaines légendes. Un des colons de cette île, serait arrivé par là, échouant son navire contre la paroi du volcan, déchirant à jamais ces lèvre de terre et de feu.
Le paysage est magnifique, c’est une autre dimension ou peut-être un empilement de plusieurs dimensions ? Nous nous asseyons sur la crête. Le temps passe mais ça ne sent pas. Un couple de rapa nui remonte du fond de la marmite. C’est trop tentant, Biou et moi décidons de descendre malgré les panneaux d’interdiction et de danger qui tentent de nous en dissuader. Le chemin est pentu, caillouteux et serpentant, mais reste praticable. Nous zigzaguons entre les herbes hautes et les pierres qui se disloquent sous nos pieds. Nous arrivons enfin au bord d’une sorte de lisière, faite d’herbes, délimitant une frontière entre la pente escarpée et des touffes d’arbustes qui protègent le lac. J’observe le terrain, il a l’air praticable, mais les arbustes semblent un rempart infranchissable. Nous profitons du lieu, mais décidons de ne pas franchir la zone herbeuse, de toute façons on ne pourrait pas aller beaucoup plus loin par là. Nous remontons le petit chemin, c’est nettement plus difficile que la descente. Arrivés en haut, Carine nous croise et à son tour descend jeter un oeil plus bas. Elle remonte peu de temps après et nous rejoignons le véhicule. Nous continuons notre escapade en direction de l’est vers le moaï de l’air.





Rapa Nui, les 7 moaï et le tsunami perdu

13 04 2011

C’est pour moi de loin le site le plus impressionnant, au bout d’une petite route de terre et de trous, un muret derrière lequel se dressent 7 colosses de pierre face à l’océan, lointain, certes mais il est là-bas, droit devant. 7 comme les nains de blanche neige, 7 comme les chakras, 7 comme les couleurs de l’arc-en-ciel, 7 comme les notes de musique, 7 comme les samouraïs qui traversant le pacifique comme le tsunami que l’on n’a toujours pas vu sont devenus mercenaires sous les ordres de Yul Brynner… enfin bon je me disperse ! Ils sont donc 7, ces magnifiques moaï, chacun son rôle, mais tous à l’unisson, ne formant qu’un, un pour tous et tous pour un ! Non ils étaient 4 ceux-là. Bref, JP et Christophe nous font part de leur ressentis. C’est un lieu dédié au 8e chakra, le chakra qui permet la connexion au groupe. Ce lieu fut le point de rencontre entre une civilisation très évoluée et quelques hommes. Il y eu transmission de connaissances, mais les humains, ont préféré oublier ces informations pour pouvoir revivre le processus qui a conduit à ce niveau de connaissances. Au-delà de ça, je suis scotché devant ces personnalités de pierre, le lieu m’inspire, m’aspire… j’ai l’impression d’être revenu à la maison.
Nous allons passer la nuit là, il faut penser à préparer le bivouac car la nuit tombe. Les hommes du groupe partent chercher du bois pour faire un feu.
Sandwichs, chips, guitare, chansons de notre chaman, feu de bois. Je ressens le besoin de m’isoler, je rejoins les moaïs, au loin une silhouette de cheval, quelques hennissements sous la lune… c’est magnifique ! Au loin sur d’autres collines, 2 ou 3 feux de camps mouchettent le voile noir de la nuit. Et toujours pas de tsunami !
Il est l’heure de se coucher, nous avons pris des couvertures à l’hôtel. Certains se couchent près du feu car un vent frais c’est levé faisant chuter la température. D’autres préfèrent l’abri de la voiture, enfin les plus téméraires s’installent au pied du ahu, derrière les 7 moaïs. Je trouve un coin à peu près plat, sur lequel il n’y a pas trop de cailloux. Le ahu nous protège du vent, la silhouette des moaïs se détache sur le ciel étoilé, c’est splendide ! Je n’ai jamais vu autant d’étoiles, ni la voie lactée… le sol est dur, même si dormir là dans l’inconfort va être difficile, c’est une expérience que je suis heureux de vivre. Je fini par m’endormir, mais me réveille de temps à autre, quand Biou se redresse, alertée par des bruits amplifiés par la nuit. Des chevaux se baladent,  apostrophant les étoiles et alertant ma compagne, qui fait un bond… Attention, les chevaux vont nous piétiner ! Dit-elle. Puis elle se recouche.
Le ciel s’éclaire, les étoiles disparaissent.  Nous nous levons, remettons les lieux en état et de nouveau en voiture vers l’hôtel.
Si le tsunami est passé, personne ne l’a vu.





Rapa Nui, en attendant le tsunami

12 04 2011

Devant la télé, nous regardons hallucinés, les journalistes qui évoquent le Japon, le tsunami et l’île de Pâques présentée comme la côte expérimentale sur laquelle va déferler l’océan en furie. Un journaliste pseudo-scientifique, les cheveux en guerre, c’est à dire encore plus décoiffés que s’ils étaient en bataille, sautille de droite à gauche sur le plateau, meublant l’antenne de son ignorance. Deux autres journalistes, un couple, échangent des regards, se sourient parfois ou prennent des mines plus sérieuses lorsqu’il faut appuyer les affirmations du scientifique. Puis, vient le moment du direct avec un soit-disant reporter sur place. Un type tendance psychotique face à une webcam, probablement dans un des bureaux de l’aéroport, se met à cracher son adrénaline et ses postillons. D’après lui, tous les habitants de l’île ont été rapatriés vers l’aéroport, il n’y a plus d’eau courante, plus d’électricité… sur le coup je me demande si le poste de télévision fonctionne à pile ou à l’énergie solaire ! Le gars en chemise rouge continue sa description apocalyptique. Je suis effaré par tant de mensonges… les personnes autour de moi commencent à flipper, le stress diffuse dans la pièce à travers la prestation de ce journaliste peu scrupuleux.
Je vais dans ma chambre, tire ma baguette de ma valise. Les infos que j’obtiens confortent ce que je pensais, l’hôtel ne risque rien, le tsunami sera de faible amplitude sur l’île. Je rejoins mes camarades, après concertation, nous décidons quand même de rejoindre un lieu en hauteur au centre de l’île. Les éléments les plus inquiets du groupe se sentent un peu rassurés, je me dis que j’ai peut-être besoin de vivre cette fuite face au danger avec mes compagnons.
Une part de moi semble se rappeler d’événements similaires, vécus avec cette même famille d’âmes… Cette impression ne me quittera pas et ira en s’accroissant.
Nous nous dirigeons vers le centre de l’île. Nous errons sur la route à la recherche d’un chemin carrossable qui nous mènerait sur un des volcans repéré par JP. Finalement, un petit chemin qui sent l’eucalyptus à défaut de noisette, nous mène vers un coin paisible de forêt. Nous pique-niquons sur une fourmilière, moment intéressant hors du temps et de l’espace avec toutes ces petites bêtes qui grouillent sous nos pieds, affolées par le tsunami que nous sommes à leur yeux. Après le repas, je pars en vadrouille dans la forêt. J’ai l’impression d’être épié, d’être un intrus dans cette forêt parfumée au sirop contre la toux. Je fais une boucle et ressors sur la route à quelques centaines de mètres de la voiture. Sur ma gauche, un paysage verdoyant enrichi ma vue, je suis le chemin dans cette direction. Le chemin débouche sur… les monts d’Auvergne ! Enfin pas tout à fait. Je trouve cet endroit sublime, je décide de rebrousser chemin, voir ce que mes camarades pensent faire de leur après-midi… en arrivant près de la voiture, j’ai un début de réponse. Une bonne partie de la troupe somnole dans la voiture. Corinne, Biou se joignent à moi, nous repartons vers les volcans. Corinne nous laisse, mais Jean-Pierre « le chaman » nous rejoint. Nous débouchons sur les collines vertes. Encore des barrières et des barbelés décomposés. Nous gravissons la pente raide du Maunga Otu’u. « Le chaman » grimpe, nous distance et disparaît. J’arrive enfin tout en haut accueilli par le vent et la beauté du paysage. La mer tout autour de nous, l’île à nos pieds, c’est magnifique ! Un peu plus loin, Jean-Pierre assis sur un rocher, prépare sa pipe de cérémonie. Biou m’aillant rejoint, nous nous approchons du chaman en pleine cérémonie du tabac. Il prend une bouffée de tabac et la souffle au vent. Puis il se tourne de 90° et reprenant une bouffée, l’offre dans cette nouvelle direction. Il tourne à nouveau, et ainsi de suite. Ces gestes sont harmonieux, posés, millimétrés et pourtant pleins de liberté. Assis, nous contemplons l’univers qui s’étale à nos pieds. De nouveau, plus de temps, plus d’espace, tout est là, nous sommes tout ça.
Jean-Pierre nous rappelle à la réalité, nos compagnons doivent nous attendre. Nous redescendons, le pas léger, la tête pleine des 4 vents. Nous arrivons enfin près de la voiture. Tous en voiture et nous partons vers ahu Akivi, un site ou nous attendent depuis des siècles 7 moaïs qui regardent l’océan.