Rapa Nui, on se la joue touriste !

17 05 2011

Journée touriste, nous allons visiter le site d’Orongo, lieu où se déroulait la cérémonie de l’homme oiseau. Nous arrivons au sommet du volcan Rano Kau. Un parking et une petite guérite nous accueillent. Une femme en uniforme nous vend des tickets qui nous permettrons de visiter ce site et le site du Rano Raraku. Nous pénétrons dans l’enceinte, de l’herbe, un chemin et l’océan. Nous suivons le tracé au sol, sente terreuse qui nous rapproche de la falaise. Au milieu de l’eau cobalt, face à nous, une immense canine grise perce les flots, un peu plus loin, deux petits grumeaux rocheux, sur le plus grand, les compétiteurs récupéraient le premier oeuf de sterne qui les propulsait, eux ou leur maître, au rang d’homme-oiseau pour l’année à venir. Nous suivons le petit chemin, qui ne sent pas la noisette, des ruines de maison en pierre, des maisons reconstruites, il parait qu’on y élevait les enfants qui un jour participeraient à cette course au premier oeuf. Les portes sont très petites presque des chatières, c’est très obscur, les énergies présentes ne me plaisent pas, j’avance sur le chemin laissant mes compagnons voguer entre les masures de pierre. Après quelques zigzags, je me retrouve au cul d’une queue de touristes du 3e âge. Ils papotent, critiquent et rouspètent… de vrais touristes français ! Nous attendons donc que le petit promontoire qui permet de voir les îlots, les pétroglyphes, et le lac au fond du cratère, se vide, 5 personnes maximum sont autorisés à séjourner dessus en même temps. Qu’est ce qu’ils sont long les vieux touristes qui regardent partout et qui ne voient rien, et les vieilles qui papotent sur le promontoire sans regarder autour d’elles, finalement la guide qui accompagne le troupeau d’ancêtres, mène comme un chien de berger tout son petit monde vers le point de vue suivant. Je grimpe sur le promontoire, examine rapidement les tracés gravés sur les roches. Make-make est très présent, l’homme oiseau aussi. La vue plongeante sur l’océan et les îlots est très belle, mais c’est de l’autre côté que mon attention est attirée, vers le cratère, un petit éperon rocheux avance sur le vide au dessus du lac. Une énergie semble m’appeler. Je redescend et attend mes compagnons qui finissent par me rejoindre. Cinq par cinq, ils gravissent les 4 ou 5 marches et se retrouvent sur le lieu d’où les autochtones guettaient le vainqueur de la course de l’homme oiseau. Finalement, une fois tous mes amis redescendus, je rejoins JP et Christophe qui dissertent en regardant les pétroglyphes. L’énergie qui m’interpelle est toujours là, j’en parle à JP. Il teste et après quelques tâtonnements, identifie l’énergie, c’est une sorte de thermostat qui régule toutes les énergies du cratère. Nous poursuivons notre parcours qui mène à la sortie.
Reprenant la voiture, nous redescendons vers la côte. Nous arrivons à Vinapu, le site est composé de deux ahus éloignés l’un de l’autre d’une cinquantaine ou une centaine de mètres, les distances sont difficiles à évaluer sous le soleil pascuan. Le site, plus ou moins en ruine, les moaïs échoués sur le sol les fesses visant le ciel. Un avion manœuvre sur la piste, on voit le haut de l’empennage qui passe un peu plus loin. Nous visitons d’abord le ahu le plus à gauche. La partie la plus intéressante, se trouve à l’arrière, face à l’océan. De grosses pierres ajustées au millimètre exactement comme les murs que l’on voit au Pérou, très impressionnant ! JP remarque une pierre, il la fait basculer et la retire découvrant un creux qui ressemble à un lavabo. Nous y poserons les mains chacun notre tour bénéficiant de l’énergie qui semble baigner cette cupule. Autour, des morceaux de moaïs disparaissent dans le sol. Rejoignant l’autre ahu, nous sommes attirés par une masse rougeâtre, faite de la même pierre que les « chapeaux » de moaïs. Difficilement identifiable de loin, le bloc rouge affiche des traits féminins, une paire de seins, une vulve au raz du sol et entre les deux un nombril assez protubérant.  Nous l’enserrons dans nos bras. Imprégnés d’énergie féminine, nous reprenons la route vers le fameux Rano Raraku (la nurserie de moaïs). Un parking nous accueille, sur un côté, un hangar, dans lequel les marchands du temple se sont intallés, vendant boissons, t-shirts, colifichets et autres niaiseries aux couleurs pascuanes. Nous faisons une petite pause, ingurgitons des sandwichs, des chips et même des sandwichs aux chips sous une petite bruine.
L’estomac rempli, nous entrons dans le parc à moaï. Un guichet avec le même modèle de femme en uniforme qui poinçonne nos tickets, puis un sentier de terre et de cailloux. Jean-Pierre le « chaman » et Corinne sont déjà venus, lorsqu’ils étaient seuls avant notre arrivée, aussi Coco nous sert-elle de guide. Elle propose de nous rendre d’abord à l’intérieur du cratère. Nous la suivons le long du chemin qui devient ocre à mesure qu’il perce le contrefort du volcan. Coco nous fait fermer les yeux avant de pénétrer au coeur du Rano Raraku. Lorsque la lumière pénètre mon cristallin, je découvre un lac, orné d’une forêt de roseaux, les pentes intérieures du volcan coulent peu à peu dans l’eau, le tableau est féérique. La baignade étant autorisée, les plus courageux se dévêtent et pénétrant dans la vase, se retrouvent bientôt dans l’eau métallique du lac. Autour de l’étang, des chevaux gambadent, nous scrutent de temps en temps, intrigués peut-être par ces touristes qui envahissent leur espace. Voyant le mal que mes camarades ont eu pour rejoindre l’eau à travers la vase, je fabrique un pont en roseaux en couchant les tiges sur la vase. Je forme des chevrons en avançant vers l’eau. je n’ai pas le temps de finir, mes compagnons décident de retourner sur terre et empruntent mon petit pont qui résiste avec succès à leur passage. Une fois revêtus, nous gagnons le versant intérieur sur lequel poussent quelques moaïs. Il y en a à tous les stades de leur libération de la roche. Nous continuons notre

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parcours parmi les géants de pierres, nous passons à l’extérieur du volcan. Là nous reconnaissons les vedettes de pierre qui parent la plupart des cartes postales, les pubs et les reportages photo. En suivant le balisage, nous rencontrons aussi le plus grand moaï, presque 20 mètres , toujours dans son placenta minéral. Un compère plus petit, un trois mats tatoué sur le ventre, mais aussi le seul moaï en position de scribe, à genoux, fesses sur les talons. La journée s’achève, les gardiens commencent leur ronde afin de s’assurer que les visiteurs sont tous sortis avant de fermer le parc.
Retour à l’hôtel.





Rapa Nui, culinairement vôtre !

1 05 2011

Nous arrivons vers 17h30 à l’hôtel, Petra et sa petite famille sont déjà là, ils ont creusé un trou dans le sol du jardin, y ont mis des pierres et du bois et allumé un feu. Pendant que les pierres chauffent, Petra, ses 2 fils, son mari et un autre homme préparent les ingrédients. Il y a une pâte jaune dans une grande casserole en fer blanc, qui fera office de pain une fois cuit, des côtes de porc et du poulet, des patates douces et du taro. A l’aide d’une tasse, un des gamins verse de la pâte sur une feuille de bananier prédécoupée, un des adultes repli la feuille de bananier pour emmailloter le tout, puis à l’aide d’une petite lanière végétale ficèle l’ensemble. Pour assouplir les feuilles de bananier, Rico (le mari de Petra) les pause quelques secondes sur les pierres en train de chauffer. Ils vident la casserole tasse par tasse transformant la pâte jaunâtre en briquettes de feuilles vertes. Ensuite, Vicente (l’homme qui semble orchestrer tout ça), commence à éplucher le taro. Pendant ce temps, Rico en compagnie de sa femme préparent la viande. Vicente termine l’épluchage. Il s’approche du feu et à l’aide d’une pelle qui me rappelle étrangement le film « Bernie » d’Albert Dupontel, il retire quelques cailloux et les morceaux de bois enflammés. Les bûches assemblés dans un coin du jardin sont éteintes par le plus jeune fils de Petra à l’aide d’un tuyau d’arrosage. Rico et Vicente tournent autour du trou plein de pierres volcaniques brûlantes entamant une sorte de danse dont l’objet est de retirer un maximum de pierres pour dégager le trou. Équipés d’un petit caillou dans chaque main, ils pincent les pierres chaudes avec et d’un geste rapide les éjectent vers l’extérieur. C’est un peu dangereux, d’ailleurs, Rico pose sont pied chaussé d’une simple tong sur un des cailloux… petit saut, juron étouffé… plus de peur que de mal, heureusement. Au bout de quelques minutes, le trou est suffisamment dégagé.
Vicente tapisse le fond du trou contenant encore quelques pierres chaudes de feuilles de bananier. Une fois le berceau végétal mis en place, Vicente assisté de Rico, pausent les petits paquets verts contenant la pâte jaune. Une nouvelle couche de feuilles de bananier. Par dessus, quelques pierres chaudes. La viande dans des plats à four est déposée dessus. Vicente rajoute sur la viande les morceaux de taro épluchés. Nouvelle couche de feuilles, les patates douces sont posées à leur tour et une dernière couche de feuilles recouvre le tout… enfin presque car Rico nous explique qu’il faut mettre encore plus de feuilles afin de rendre le tout bien hermétique. Le seul soucis c’est qu’il en faut beaucoup et encore plus que ça… alors aujourd’hui, on remplace toutes ces feuilles supplémentaires par une bâche plastique. Les traditions ne sont plus ce quelles étaient, d’ailleurs Rico nous explique que dans le temps, ce n’était pas du poulet et du porc mais du rat et de l’humain qui était servi aux convives… finalement le progrès a du bon ! Nos deux rapa nui déposent le film plastique transparent et pour le rendre bien hermétique, ils enterrent les bords. De la buée se forme rendant la bulle plastique opaque.
Il faut laisser cuire 2 à 3 heures. Nous nous installons autour et discutons, chantons avec Jean-Pierre « le chaman », partageons bières et autres boissons avec nos cuisiniers. Ils nous parlent des problèmes qu’ils rencontrent avec le gouvernement chilien, des tentatives de celui-ci pour les expolier de leurs terres ancestrales et céder contre monnaie le sol rapa nui à des investisseurs étrangers qui n’ont qu’une idée en tête, construire des complexes hôteliers et transformer l’île en Disneyland du Pacifique. JP demande comment peut-on faire pour acheter des terres, Vicente répond avec humour qu’il suffit de lui donner une de ses filles en échange… Il semblerai que les choses s’améliorent, la tribu de Vicente a gagné un procès et devrait récupérer une partie des terres ancestrales, mais le combat continu pour les rapa nui.
Le soleil décline, je récupère une petite fleur d’hibiscus jaune pour la mettre dans les cheveux de Biou… ce qu’elle est belle ! Les autres femmes se coiffent d’une fleur identique, photos et rephotos. Le soleil décline, elles sont belles !  Nous allons voir Akapu, transformés en petits japonais, nous saisissons chaque instant sur nos pellicules numériques. Au loin un paquebot de croisière a remplacé la frégate Chilienne partie deux jours avant le tsunami. Le soleil se couche, superbe !
Nous retrouvons nos cuisiniers, il fait noir, il est temps de préparer la table, nous sortons  3 tables de la salle à manger, les installons près du trou dans le jardin. Petra pose un chemin de table en feuilles de bananier et fleurs, quelques assiettes, les couverts… c’est très beau. Il est temps à présent de manger. Vicente retire la terre, puis avec l’aide de Rico et des enfants,  la bâche, les premières feuilles de bananier. Ils placent les patates douces dans un récipient, retirent les plats à four d’où se répend une douce odeur de viande cuite… ça à l’air super bon ! Rico nous sert, nous nous asseyons rapidement autour des tables. Petra nous apporte une petite sauce piquante, une salade de pommes de terre. Distribution des petits pains libérés de leur enveloppe en feuille de bananes. C’est très bon ! Trop bon, même !
Je ne saurais décrire le petit pain, un peu sucré pas vraiment la consistance d’un pain, mais très bon. Très roboratif aussi. La viande fond dans la bouche, les tubercules dégagent tous leur arôme sous la pression de mes dents. Je mâche longuement, libérant les enzymes qui décomposent les aliments en une multitude de molécules qui titillent mes papilles.
Après le repas, Jean-Pierre « le chaman » entame une discussion avec les deux cuisiniers. Il essaye de les brancher sur le mana, refroidissement direct ! Les deux hommes se taisent, se regardent, puis finalement répondent en noyant le poisson.
Rico est celui qui parle le plus, mais j’observe Vicente depuis le début, il semble en savoir plus que Rico, il a quelque chose de magique, j’ai l’impression de rencontrer un frère d’armes, dans quelle guerre… je ne sais même pas si je suis encore en guerre.
Rico nous parle du tsunami, de la forme de l’île en triangle et du socle évasé qui la maintient à la plaque océanique. De la pêche à la langouste quand l’océan se retire avant que le tsunami ne déferle. Vicente parle peu mais la profondeur de ses mots m’intrigue. Je vois bien qu’il nous examine de la même manière que je suis en train de le faire, nous sommes des touristes peu commun. En général, les étrangers arrivent sur l’île par avion ou bateau, parcourent les sites touristiques en 3 jours et repartent aussi sec. Nous sommes là depuis une semaine et nous n’avons pas encore visité les deux points les plus touristiques de l’île. Il est tard, nous nous saluons, Vicente me laisse une forte impression, chacun regagne son domicile.





Rapa Nui, vamos a la playa oh ! oh ! oh !

25 04 2011

Le jour du seigneur peut aussi devenir le jour du baigneur, après la messe, retour à l’hôtel, nous récupérons toute la petite troupe… et en route pour la playa !
Toujours aussi accueillante, nous garons notre véhicule à la même place que d’habitude, sous l’arbuste qui le couvre d’ombre. En quelques enjambées nous nous retrouvons au bord de l’eau. Quelques pas sur le sable blanc (légèrement rosé) et l’eau nous accueille, je la trouve fraîche, mais une fois dedans la sensation de fraîcheur devient très agréable.  Je me laisse flotter, sur le dos, il y a pas mal de sel car je flotte très facilement.
On grignote, on reprend la voiture et nous repartons le long de la côte. Les cratères sont toujours là, les chevaux sauvages aussi, les vaches également. Nous arrivons devant le ahu Te Pito Kura, de superbes chevaux broutent devant les ruines, un moaï couché sur le ventre nous accueille. Je m’éloigne un peu sur la gauche et arrive sur le site qui représente le nombril du monde, une grosse boule de pierre entourée de quatre pierres rondes plus petites, le tout au milieu d’un muret de pierres. Une odeur de charogne apportée par la brise marine, révèle la présence d’une carcasse de cheval à une dizaine de mètres. Je suis un peu déçu par le « nombril du monde », je m’attendais à quelque chose de plus prestigieux avec plus de cachet… le « nombril du monde » c’est un amas de cailloux qui sent la mort, il y a surement une signification cachée. Histoire
de me dire que je ne suis pas venu pour rien, je sors la boussole et vérifie que les quatre cailloux sont alignés aux points cardinaux, ils le sont… voilà une info qui n’a pas grand intérêt. Nous repartons, au bord de la route, une pancarte, que nous avions déjà repéré lors de nos précédents passages, indique la présence de pétroglyphes. Un tourniquet en métal rouillé permet d’accéder au site. Un petit chemin nous conduit de pierres en pierres, sur celles-ci, des tracés représentant des poissons, des tortues, des pirogues, des hameçons, beaucoup de hameçons… Le site est petit, nous en faisons rapidement le tour et repartons de nouveau le long de la côte. La mer est belle, nous faisons un nouvel arrêt. Pas de plage, mais l’océan est accessible en descendant de cailloux en cailloux et il est vraiment très beau, beau au point que les deux Jean-Pierre décident d’aller se baigner… les fesses au vent, de rochers en rochers, ils finissent par se glisser dans les flots agités. Quel accueil ! la mer comme enchantée de recevoir ses fils ou ses amants, les prends en elle, le turquoise, l’outremer et le blanc de l’écume se mêlent et les enserrent dans leurs bras. Nous profitons de cette danse aquatique.
Nouvel arrêt, cette fois c’est face à un oratoire, derrière lequel la mer vient caresser quelques roches créant de petits bassins clairsemés entre le minéral. Nous gambadons sur les rochers, connectant quelques énergies, je suis mon instinct, espérant trouver une sirène posée sur les rochers… finalement je me retrouve devant une rapa nui étendue en bikini sur un des rochers les plus accueillants du lieu, j’ai l’air d’un pervers, avec mon appareil photo prêt à gober la lumière que renvoie le corps de la baigneuse… JP un peu plus loin est mort de rire… je vois pas pourquoi,  j’ai trouvé une sirène, non ?
Nous revenons vers la voiture et faisons un petit tour devant l’oratoire. Il est fait avec des blocs prélevés sur des constructions plus anciennes. On y voit les yeux de Make Make. JP détecte un point devant la petite construction, je fais le tour et remarque un point derrière qui m’aspire, me collant au sol assez violemment. Je le signale à JP, il teste et après avoir appelé tout le monde, demande aux hommes de se placer devant et aux femmes de se positionner sur l’arrière. Nous échangeons nos énergies sous forme de sons. La cérémonie terminée, quelques touristes arrivent et se garent près de nous. Nous quittons le lieu,mais n’allons que quelques dizaines de mètres plus loin sur le parking face au 15 moaïs restaurés par les japonais. Le site est impressionnant même si la première impression est bizarre, j’ai l’impression que la restauration a été faite un peu n’importe comment, comme si les éléments qui composent le site n’avaient pas été remis à leur place. Les statues sont impressionnantes, la longueur du ahu rend le site titanesque. Nous faisons le tour, derrière nous, Rano Raraku, la « nurcerie » de moaï. Une pierre plate au sol attire notre attention, nous nous mettons autour, son énergie est plutôt féminine. Nous passons derrière le ahu. C’est toujours aussi impressionnant ! Nous finissons notre petit tour, il est 17h00, il nous faut regagner l’hôtel pour assister aux préparatifs du repas traditionnel prévu ce soir.





Rapa Nui, la messe pascuane

23 04 2011

Aujourd’hui c’est dimanche, le programme de la journée ressemble plus à celui de tout bon touriste… Aller à l’église, assister à la messe avec les autochtones. Baignade à la plage. Visite du côté du ahu restauré par les japonais suite à un tsunami dans les années 60, comme quoi, Japon, tsunami et île de Pâques sont des mots qui s’entrelacent depuis longtemps. Enfin, pour clôturer cette journée de farniente, repas traditionnel préparé par Petra et sa famille.
Après le petit déjeuner, nous sommes 5 à partir à l’église en voiture, un sixième nous rejoindra plus tard à pied. Nous arrivons devant le bâtiment blanc aux décorations tribales. Toute la communauté de l’île est présente, pomponnée, parfumée, tirée à quatre épingles. Coiffés et gominés, j’ai l’impression de revivre mes vacances en Espagne chez ma grand-mère, je l’accompagnais à l’église le samedi soir et les paroissiens étaient tous apprêtés de la même façon. C’est plutôt sympathique, ça donne un petit goût de passé qui est agréable. Nous pénétrons dans l’église et nous installons au fond contre les murs. Le lieu est déjà presque plein, nous sommes une quinzaines de personnes tapissées contre la peinture blanche. La salle est plutôt grande, il y a des fenêtres tout le long, elle s’ouvriront en cours de cérémonie, la chaleur devenant oppressante. Une fois installé, je remarque de nombreux touristes assis sur les bancs centraux. Je regarde les paroissiens, des jeunes, des vieux, des familles, des solitaires. J’aime bien l’énergie qui se dégage du lieu, je ressens de la sérénité, mais aussi de la force sous-jacente. Je regarde les gens qui m’entourent, je les trouve beaux !
Une petite voix dans ma tête, me dit : « ressaisis-toi ! Tu bascule dans la béatitude ! »
La messe commence, le curé au fond, là-bas, loin… accueille les fidèles. Un rétroprojecteur s’allume et diffuse les paroles des chants.
Le prêtre parle, commente les écritures mais je ne l’écoute pas, je baigne dans l’énergie du lieu ou des gens, c’est agréable, je passe mon temps à regarder mes voisins, à ressentir leurs joies ou leurs peines, certains sont vraiment beaux. Des chants me tirent de mes errances, ils sont joyeux, « pacifiques »  (polynésiens et paisibles).
Depuis le début de la cérémonie, j’ai envie de m’approcher de 2 personnes, une femme corpulente à queue de cheval toute de bleue vêtue et un vieil homme de bel prestance, le crâne rasé, chemise hawaïenne, belle moustache à la « Magnum ». Un chant me donne l’occasion de me rapprocher de la femme. Tous les participants se donnent la main, la femme me tend la sienne, je m’empresse de la lui donné laissant tomber mon appareil photo qui se retrouve suspendu à sa dragonne, j’étais en train de filmé le début du chant. Une énergie me traverse, le contact avec cette femme me surprend. Christophe me dira ensuite qu’une énergie de type « serpentoïde » circulait dans la salle à ce moment là. Le chant terminé, nous regagnons chacun notre place.
Vingt mètres devant moi, j’ai repéré un homme au comportement étrange, vêtu d’une chemise blanche et d’une cravate noire, il arbore une sorte de chapeau constellé de coquillages et un collier de perles… je me demande si c’est un chaman, ou personnage important de la communauté ou alors le fou du village, même si parfois c’est la même personne. Le bonhomme se lève à chaque chants, regarde les paroissiens, et parfois semble les encourager à chanter, il tourne comme un périscope semblant examiner l’assistance à la recherche d’une âme à secourir. Curieux personnage.
La messe se poursuit, parsemée de dragées musicales, enfin arrive le moment ou l’on se donne la paix, je file la paix à tout ce qui bouge autour de moi et même un peu plus loin. « Magnum » sans cheveux a une bonne poigne, chaleureuse et ferme, son énergie me plait.
Le moment de la communion arrive,  les croyants forment des files qui aboutissent au prêtre et à ses assistantes (oui des femmes qui donnent l’Hostie). La cérémonie se termine, les communiants repartent avec une tâche de cendre sur le front. Les gens se dispersent, devant l’église se forment des grumeaux humains, les familles et amis se regroupent. Les touristes disparaissent. Nous rencontrons Petra, elle nous confirme l’heure de rendez-vous pour le repas du soir, 17h00 – 17h30 afin d’assister à la préparation du repas, une autre forme de cérémonie.

http://www.dailymotion.com/video/xid5qs_messe-a-l-ile-de-paques_travel





Rapa Nui, élément air

19 04 2011

L’après-midi est bien avancé, nous continuons notre route vers l’est. Un superbe arc-en-ciel nous accompagne sur la route qui borde la côte. JP s’arrête un peu plus loin, nous nous approchons du bord de l’eau et nous installons sur les roches volcaniques qui sont eu confortables car un brin abrasives. Devant nous l’océan heurte la terre, l’écume gicle, un mot me vient à l’esprit… éjaculation ! JP prend la parole, il nous indique une zone sur les rochers, nous testons, il y a effectivement quelque chose de très gros posé là. Cette énergie est l’insouciance au masculin d’après Christophe. Un peu plus loin, un point plus féminin, un geyser d’écume comme le souffle d’une baleine jailli d’entre les rochers. Nous continuons notre route vers l’est. Nouvel arrêt, cette fois c’est un petit oratoire qui attire l’attention de JP. Des oiseaux stylisés sur la roche ont l’apparence de 2 ailes. Nous détectons une présence spirituelle. JP demande à certains d’entre nous tour à tour de se poser contre l’oratoire, entre les ailes, mes compagnons deviennent à leur tour des anges ou des oiseaux.
Nous repartons et cette fois ne nous arrêtons plus avant d’arriver près du moaï de l’air. Le soleil commence à décliner, il faut réactiver le lieu avant que le soleil ne disparaisse, nous nous dépêchons et arrivons autour du rocher. Nous contactons l’air en passant les mains dans la bouche de pierre que nous avait montré Jean-Pierre « le chaman », puis tournons autour de la pierre. Enfin, chacun notre tour nous montons sur le rocher et chantons une petite chanson face au vent encouragés par les autres autour de nous. Même si je n’aime pas trop ça,je me force et me retrouve sur le gros cailloux… recherche d’inspiration et c’est « le loup, le renard et la belette » qui vient, qui sort et qui se mêle au vent. Je remercie mes camarades pour leur soutien. JP clôture la session avec un chant plus tribal. Nous avons tous chanté, l’énergie éveillée n’attend plus qu’à être connectée au moaï. Nous nous rendons près du ahu et des statues renversées. Un petit murmure qui devient un bourdonnement, maya l’abeille est parmi nous, le lien se noue, la connexion se fait. Mission accomplie, nous regagnons l’hôtel pour un nouvel apéro, bière locale, chips, comme tous les soirs.





Rapa Nui, les 7 moaï et le tsunami perdu

13 04 2011

C’est pour moi de loin le site le plus impressionnant, au bout d’une petite route de terre et de trous, un muret derrière lequel se dressent 7 colosses de pierre face à l’océan, lointain, certes mais il est là-bas, droit devant. 7 comme les nains de blanche neige, 7 comme les chakras, 7 comme les couleurs de l’arc-en-ciel, 7 comme les notes de musique, 7 comme les samouraïs qui traversant le pacifique comme le tsunami que l’on n’a toujours pas vu sont devenus mercenaires sous les ordres de Yul Brynner… enfin bon je me disperse ! Ils sont donc 7, ces magnifiques moaï, chacun son rôle, mais tous à l’unisson, ne formant qu’un, un pour tous et tous pour un ! Non ils étaient 4 ceux-là. Bref, JP et Christophe nous font part de leur ressentis. C’est un lieu dédié au 8e chakra, le chakra qui permet la connexion au groupe. Ce lieu fut le point de rencontre entre une civilisation très évoluée et quelques hommes. Il y eu transmission de connaissances, mais les humains, ont préféré oublier ces informations pour pouvoir revivre le processus qui a conduit à ce niveau de connaissances. Au-delà de ça, je suis scotché devant ces personnalités de pierre, le lieu m’inspire, m’aspire… j’ai l’impression d’être revenu à la maison.
Nous allons passer la nuit là, il faut penser à préparer le bivouac car la nuit tombe. Les hommes du groupe partent chercher du bois pour faire un feu.
Sandwichs, chips, guitare, chansons de notre chaman, feu de bois. Je ressens le besoin de m’isoler, je rejoins les moaïs, au loin une silhouette de cheval, quelques hennissements sous la lune… c’est magnifique ! Au loin sur d’autres collines, 2 ou 3 feux de camps mouchettent le voile noir de la nuit. Et toujours pas de tsunami !
Il est l’heure de se coucher, nous avons pris des couvertures à l’hôtel. Certains se couchent près du feu car un vent frais c’est levé faisant chuter la température. D’autres préfèrent l’abri de la voiture, enfin les plus téméraires s’installent au pied du ahu, derrière les 7 moaïs. Je trouve un coin à peu près plat, sur lequel il n’y a pas trop de cailloux. Le ahu nous protège du vent, la silhouette des moaïs se détache sur le ciel étoilé, c’est splendide ! Je n’ai jamais vu autant d’étoiles, ni la voie lactée… le sol est dur, même si dormir là dans l’inconfort va être difficile, c’est une expérience que je suis heureux de vivre. Je fini par m’endormir, mais me réveille de temps à autre, quand Biou se redresse, alertée par des bruits amplifiés par la nuit. Des chevaux se baladent,  apostrophant les étoiles et alertant ma compagne, qui fait un bond… Attention, les chevaux vont nous piétiner ! Dit-elle. Puis elle se recouche.
Le ciel s’éclaire, les étoiles disparaissent.  Nous nous levons, remettons les lieux en état et de nouveau en voiture vers l’hôtel.
Si le tsunami est passé, personne ne l’a vu.





Rapa Nui, alerte tsunami !

11 04 2011

Comme la plage est belle, l’eau est chaude, je flotte, je fais la planche et le ressac me berce. Je flotte tellement sur cette eau salée que je finis par émerger totalement… je m’élève au dessus de l’onde, je prend de l’altitude, je m’envole loin de l’eau, loin de la plage.
Tsunami ! Despertaros ! De prisa… Tsuuuunaaaamiiii !
Je tombe, je m’écroule absorbé par le noir, la nuit. J’ouvre un oeil avant de toucher l’eau. Quelqu’un tambourine aux portes, en nous incitant à  nous bouger. Je ne comprends rien à ce qui se passe, la femme en panique vocifère en espagnol dehors… elle dit qu’un tremblement de terre a eu lieu au Japon, un tsunami vient vers l’île de Pâques. Je me lève, mais je ne bouscule personne contrairement à Claude François, car Biou est déjà debout. Elle ouvre la porte et la femme se précipite vers elle lui répétant en boucle l’alerte tsunami.
Nos compagnons nous rejoignent dehors, il pleut averse, il fait nuit, il est 5h30 du matin. Nous allons dans la salle commune regarder les infos à la télé. Le présentateur confirme nos craintes, un terrible tremblement de terre, 8,9 sur l’échelle de Richter a dévasté le Japon, provoquant un tsunami attendu vers 18h00 sur l’île. 19 pays sont en alerte. Les autorités demandent à toutes les personnes résidant sur l’île de se regrouper soit à l’église soit à l’aéroport. Nous prenons quelques affaires, de quoi manger, de quoi fumer pour certains, de quoi se coiffer pour d’autres. Nous montons dans la voiture et nous rendons à l’église. Sur le chemin, la pluie ne cesse de tomber ajoutant encore à l’angoisse générale. Nous croisons quelques autochtones en voiture, ils ont l’air calme. Arrivés en face de l’église, personne. Nous attendons sur place, finalement une voiture de carabiniers chiliens qui patrouille s’arrête et nous donne les dernières directives. Nous pouvons retourner à l’hôtel, mais nous devons revenir soit à l’église, soit à l’aéroport à midi.
Nous retournons à l’hôtel pour prendre le petit déjeuner. Le mari de Petra, notre cuisinière, vient nous proposer l’organisation d’un repas typique dimanche. Il nous donne les dernières nouvelles, Hawaï n’aurait subi qu’une toute petite vaguelette en guise de tsunami. Après avoir mangé, nous prenons quelques affaires et partons vers la côte sud à la recherche du point correspondant à l’élément air.
Comme  beaucoup de ahus, celui-ci est dévasté, les moaïs sont ventre à terre, brisés.Entre le ahu et l’océan, un amas de gros cailloux sert d’émetteur. Nous faisons une petite ronde autour de lui puis nous installons dessus pour pousser la chansonnette.
Jean-Pierre, le chaman, identifie un rocher percé à quelques pas de l’eau comme étant la bouche du vent. Le vent s’infiltre avec vigueur dans cet orifice béant. En y glissant la main, nous nous imprégnions de l’élément air. Le groupe se rend près du ahu, dos aux moaïs. Nous émettons un bourdonnement en direction du point de l’air. La connexion se fait mais elle reste ténue, JP tranche, il faut revenir au coucher du soleil. En repartant, nous visitons un petit abri rocheux. Près du parking, un cheval agonise. Retour en ville direction l’hôtel, les rapa nui que nous croisons ne semblent pas affectés par l’arrivée de la vague.





Rapa Nui, élément feu

29 03 2011

Nous devons finir la réactivation du point lié à l’eau au levé du soleil. Heureusement, ce point c’est Akapu, 300 mètres nous séparent de lui. En rang d’oignons, dans les ténèbres finissantes, la fine équipe se dirige vers Akapu, suivie, menée, on ne sait plus trop par le chien de l’hôtel. Nous arrivons sur le petit rocher d’où jailli l’énergie. Nous l’escaladons, le chien reste en bas, il chouine, jappe, fait les cents pas. Nous entamons notre chant, l’énergie tortille vers l’extérieur, puis jailli en force. Nous repassons en face, dos à Akapu. Le chien, nous suit tant bien que mal. Assis sur les débris du ahu, nous bourdonnons en direction du point énergétique. Le lien se tend, il se consolide, l’énergie circule à nouveau. Nous longeons la côte vers Honga Roa, petite visite aux moaïs de Tahai. Même leur énergie semble avoir changé. Retour à l’hôtel, petit déjeuner, préparation des sandwichs et départ pour le nord-ouest. Nous arrivons à Anakena, garons la voiture près de la plage, sous le petit arbuste de la dernière fois. Nous traversons la plage, suivons la crête de l’autre côté, passons au-dessus des ruines où je m’étais rendu seul quelques jours auparavant. Nous poursuivons vers l’ouest, le long de la côte. Des chevaux en liberté, paissent les herbes chétives, le soleil de plomb nous assomme. Intrigué, je m’approche d’un énorme bac en bâche noir rempli d’eau, dans lequel plonge un tuyau relié à une pompe relié elle même à un autre tuyau qui plonge au pied de la falaise et disparaît entre les rochers semble contenir de l’eau douce, c’est là que les chevaux viennent s’abreuver. Nous continuons à avancer sous le soleil, une petite halte sous un arbre au tronc rempli d’épines, puis nous repartons. Une odeur presque sucrée m’attire vers un groupe d’arbres entourés de rochers, on dirait les ruines d’une maison, dans laquelle ont poussé des plantes. Je n’identifie pas tout de suite l’origine du parfum délicieux qui joue avec mes narines. Finalement je me retrouve face à un figuier, il exhale une odeur captivante… si captivante, que je n’ai pas remarqué sur des rochers bruts formant une partie de l’enceinte, un superbe dragon. Biou me le montre du doigt… photo… photo. Nous repartons, encore des chevaux en liberté, maigres pour la plupart, des poulains aussi. Un peu plus loin, un palmier solitaire. Sur notre gauche, une colline, tout en haut, une cavité, nous continuons notre marche sous le soleil… Enfin, JP nous fait signe que nous sommes arrivés. Un gros cailloux, énorme, massif. Nous nous posons autour. Nous sortons les sandwichs. JP nous explique que nous devons rester là, un peu, ça va nous aider à nous mettre en harmonie avec le lieu qui est situé un peu plus loin. A quelques 300 mètres, effectivement gît un tas de pierres et des restes de moaïs, sans doute un ancien ahu complètement dévasté. Ce lieu correspond au feu, je comprends mieux cette marche pénible sous ce soleil ardent… une vrai fournaise.
Après avoir mangé, bu, repris notre souffle, nous nous rendons sur les ruines. Même punition que pour Akapu. Nous chantons sur un rocher à quelques pas de là. Puis une fois l’énergie nettoyée, nous rejoignons les restes de ahu, dos aux moaïs, nous lançons notre bourdonnement comme autant d’abeilles excitées par la chaleur. Le courant semble circuler de nouveau. Nous partons nous abriter dans une caverne à quelques pas de là. C’est sommaire mais confortable. Elle présente des traces d’occupation. Il y fait frais, nous en profitons. Il est l’heure de repartir, en file indienne, nous repartons. Je quitte le groupe pour aller observer de plus près un endroit en bas des rochers, au bord de l’eau. La zone avait attiré mon attention quand nous sommes arrivés tout à l’heure, JP me confit que c’est un lieu particulier intraterrestre, sans doute une sorte de réfectoire. Curieux, je me retrouve donc sur des cailloux battus par les vents et la marée. L’énergie est bizarre et pas très agréable pour moi, je saute de rocher en rocher, une vrai petite chèvre de montagne… argh ! A peine cette image traverse mon esprit que me pieds se dérobent, et je parviens tout juste à me rattraper avec les mains aux rochers qui m’entourent. J’ai quand même un pied qui fini dans l’eau, mais tout va bien. Il semblerait que les intras n’aient pas apprécié m’a petite intrusion dans leur salle à manger… Désolé ! Je me retire, avant de finir les fesses dans l’eau. La marche de retour m’entraîne sur les collines qui longent le chemin, JP lui aussi gambade entre les cailloux. Ils se dirige vers la cavité au sommet de la colline que nous avons vu en venant. Visiblement rien de très intéressant, il redescend. Nous continuons vers la plage, croisant encore des chevaux en liberté. L’un d’eux, immobile, semble empaillé. Rien pas un mouvement d’oreille, je le regarde fixement pendant quelques minutes qui semblent une éternité. Pas un mouvement, même pas une respiration. Et d’un seul coup, comme s’il avait fini de prendre la pause, il reprend sa marche comme si quelqu’un avait appuyé sur play. Nous croisons de plus en plus de chevaux à mesure que nous nous approchons de l’abreuvoir en bâche plastique. Enfin, nous atteignons la plage. La fine équipe se rend dans un des petits troquets en bois de récupération qui se trouve en lisière de la palmeraie de la plage. Tournée générale, bières, boissons fraîches. Le lieu est tenu par deux femme d’âge mûr et de poids. L’une d’elle nous quitte. Celle qui reste sera surnommée Mama cerveza. Les cheveux courts, elle a le type polynésien, elle a une silhouette massive et une voix assez forte. Elle nous charme, elle discute, joue avec le fils de Carine et Christophe. D’elle émane de l’amour mais aussi une énergie qui ne me plaît pas trop. Cependant, ses boissons fraîches, son tempérament, nous font le plus grand bien. Enfin désaltérés, nous rejoignons le sable fin et l’eau fraîche, très fraîche de l’océan.
L’après-midi s’achève, nous regagnons la voiture, direction la ville pour quelques courses, des chips, hum ! encore des chips… puis l’hôtel.





Rapa Nui, sea, tartiflette and sun !

26 03 2011

Nouvelle journée sur cette magnifique et mystérieuse île. Comme chaque matin, nous allons saluer Akapu en attendant le petit déjeuner.
Une fois la collation avalée, nous embarquons dans le mini-van que Maria Teresa nous loue à un pris tout à fait correct direction le nord de l’île. La route trace à travers un paysage semé de vieux cratères érodés, de petites forêts d’eucalyptus. Des troupeaux de chevaux en liberté broutent l’herbe entre les cailloux, des piquets de bois blanchis par le soleil et des barbelés décomposés par les vents et la pluie raturent le paysage. Nous arrivons à une intersection, notre route continue sur la gauche vers la plage d’Anakena et à droite un petit chemin qui visiblement, tente bien Jean-Pierre… Un petit temps de réflexion et nous voilà engagés sur le chemin cahoteux. Des bosses, des creux, nous rebondissons sur les fauteuils beiges du van et parfois je percute de la tête le plafond du véhicule. Après quelques minutes de cette torture pascuane, Jean-Pierre se gare sur le bas côté. Il nous signale un monticule dont le sommet culmine à une bonne centaine de mètres d’altitude. La pente est raide, très raide, peu stable car parsemée de cailloux camouflés sous d’épais tramage végétaux. Enfin au sommet, dégoulinants de sueur, le vent frais de la côte nous accueille. Le panorama est splendide, on voit la plage d’Anakena, l’océan, les plaines et une multitude d’anciens cratères. On admire le paysage un instant puis on suit le sommet du cratère jusqu’à un point sur lequel nous allons travailler un peu. C’est un point dédié à la réparation de la personnalité uniquement pour les hommes, dixit Christophe. Donc chaque « mâle » du groupe s’allonge à son tour sur le sol, JP dirige l’exercice agrémentant le tout d’une sauce spécifique à chacun. Pour ma part, le travail concernait la stratégie de l’absence, pour cela, mes camarades se sont éloigné, me laissant un long moment seul, les yeux fermés, étendu sur le sol. Puis ils sont revenus, chantant des une mélodie mélancolique et tournant autour de moi. Dès les premières notes, je me suis retrouvé plongé dans un monde de lumière, les sons m’évoquaient des chants de mort amérindiens, j’ai vraiment eu l’impression de vivre ma cérémonie funéraire, d’une époque lointaine dont je n’ai pas de souvenirs. Je n’étais pas triste, plutôt apaisé… une expérience très intéressante, ensuite, des mains se sont posées sur moi, des pierres aussi, je ne sais plus trop… puis les chants se sont éloignés et je me suis retrouvé seul, soulagé. J’ai mis un petit moment à revenir, ouvrir les yeux, m’asseoir, tourner la tête, redécouvrir le paysage, mes acolytes à quelques mètres de moi sur la pente intérieure du cratère. Une fois tous les hommes traités, nous nous sommes dirigés vers la pointe en contrebas au bord de la falaise. Là se trouvait une pierre plate posée sur le sol, c’est le lieu réservé aux femmes. Elles se sont allongées dessus une par une, et comme pour les hommes, JP à mis sur pied une petite cérémonie différente pour chacune d’elles. Nous avons déposé des pierres volcaniques tout autour du corps de chaque femme couchée sur la pierre plate. Sauf pour Biou, pas de frontière en pierre, seule sur son rocher.

Retour vers la voiture, puis de nouveaux cahots et bosses vers la plage. JP gare la voiture sous un arbuste et descendons par un petit sentier vers la plage au sable blanc légèrement rosé. Quelques cocotiers nous accueillent, peu de monde, pourtant le cadre est joli, l’eau est transparente, un peu fraîche mais très agréable une fois le choc thermique passé. De l’océan, la vue est surprenante, avec un dôme percé d’un trou, un cocoteraie, un ahu en fond de plage avec ses moaïs de dos et leur chef seul un peu plus loin. Notre baignade s’étire dans le temps, quel temps d’ailleurs, l’impression qu’il n’y a plus de secondes, plus de minutes, plus d’heures ne me quittera pas tout au long de mon séjour sur cette terre Rapa Nui. Nous quittons l’eau et nous dirigeons vers les moaïs. Très majestueux, jaillissants du sable, nous faisons le tour de ces titans de pierre les observant sous toutes les coutures. Nous nous éloignons un peu, vers le fond de la plage sur une petite butte où poussent quelques cocotiers. Pendant que l’équipe regarde le paysage, se rafraîchit, discute et fais par de ses ressentis, je suis appelé de l’autre côté vers la gauche au-dessus de la plage, je fais un tour dans la cocoteraie, des panneaux au sol avertissent du danger de se promener là… attention chutes de noix ! C’est vrai que certaines noix sont assez énormes pour causer des dégâts qui peuvent être définitifs pour un humain. Je traverse le champ de palmiers, arrive dans un lieu où se rassemblent les « attractions pour touristes », petites baraques à boissons, étals de souvenirs, parking pour autocars, pissotières payantes… je dépasse tout ça et prends un petit chemin raviné par les eaux, quand il pleut ça doit être assez impressionnant par ici. Au bout de quelques mètres, je me retrouve face à des ruines, probablement un village de pierres.

Je m’arrête face à une zone dégagée et je reste là quelques minutes sans rien faire, puis je sens que je peux partir. Je retrouve mes petits camarades là où je les avais laissés. Nous repartons vers le moaï solitaire au coin de la plage. Biou et moi prenons un chemin latéral, près d’un bosquet, des chevaux en liberté, il semble y en avoir partout, c’est vraiment très beau de voir ces chevaux gambader librement, ça me touche beaucoup. Au détour d’un bosquet, nous découvrons un chapeau rouge de moaï, très impressionnant, immense. Je me demande comment les habitants ont pu dresser ces blocs rocheux au-dessus des statues colossales que nous avons déjà vu… je ne sais pas. Nous rejoignons les autres devant le moaï… c’est peut-être son chapeau là-bas ? Nous regagnons la voiture, puis prenons la route pour faire le tour de l’île. Nous

passons devant le site de Tongariki, dévasté par les guerres tribales, puis par un tsunami en 1960, restauré par une firme japonaise. On sent bien que tout n’est pas à sa place, mais le site à quand même belle allure.

Nous repartons rapidement, arrivés à l’hôtel, nous préparons une tartiflette sous la direction de Christophe… miam ! miam !





Rapa Nui, côte-ouest

24 03 2011

Le titre n’a rien à voir avec la famille Ewing, Dallas et son univers impitoyable. Simplement en cette seconde journée sur Rapa Nui, nous avons visité la côte ouest de l’île. Connaissant JP, j’ai rempli mon sac à dos de lampes torches, frontales, bouteilles d’eau, canif, 3 chapeaux… un vrai petit colporteur. Et très vite je vois que j’ai eu raison. Il fait une chaleur accablante, boire de l’eau ne sera pas un luxe. Les casquettes seront réparties, tout le monde n’a pas pris son chapeau. Les lampes, se montreront utiles très rapidement, dès la première grotte.
Mais pour commencer, nous nous rendons au bord d’une falaise, c’est un lieu dédié à l’amour de nos ancêtres selon Christophe. JP nous propose de longer la falaise tranquillement, de ressentir le lieu, de passer le temps nécessaire là où nous en ressentons le besoin. Nous défilons donc le long de l’à-pic rocheux, certains s’arrêtent rapidement, d’autres filent à l’autre bout, chacun se pose. JP nous explique qu’il faut trouver le lieu sur lequel l’on est le plus à l’aise, y passer un peu de temps, puis faire de même avec le lieu où on se sent le moins bien.Je me rends tranquillement vers l’extrémité de la zone en ressentant les différents points que je traverse. Tout au bout, c’est là que je me sens le mieux, je m’y installe assis sur des rochers et des rochers il y en a partout, on a l’embarras du choix pour poser ses petites fesses, les grosses fesses sont les bienvenues aussi vue la taille de certains blocs de pierre. Je regarde la mer, le ciel, les cailloux, c’est beau ! Certains de mes compagnons se déplacent et s’installent sur d’autres zones, d’autres restent sur leur premier choix alors qu’à mon tour je bouge, je me dirige vers la zone presque au tout début sur laquelle je ne me sens pas bien bien du tout, j’ai l’impression d’être aspiré, mon équilibre est perturbé.  Je m’assoie tout au bord de la falaise, j’y reste quelques minutes, beaucoup de minutes, je ne sais plus. Le temps disparaît sur cette île, on est dans l’instant présent et en même temps il y a des effluves du passé ou peut-être du futur… je ne sais pas trop comment l’expliquer, le temps n’a plus la même valeur, le même sens, d’ailleurs quand je retranscris notre séjour, j’ai un mal fou à me rappeler tout ce que nous avons fait et surtout l’ordre dans lequel nous l’avons fait. Finalement, nous commençons à nous regrouper, JP nous explique que toutes les points que nous avons testé sur cette zone représentent les différentes étapes de la vie, le premier point est la conception, le dernier le moment présent… je lui demande à quoi correspond le point sur lequel j’étais, c’est la naissance… très intéressant, vu que ma naissance a été plutôt difficile, voir plus. Intéressant de remarquer que le point sur lequel je me sens le mieux correspond au moment présent.

Nous repartons vers le nord, direction la grotte de Ana Kakenga qui paraît-il vaut le détour, je savais bien que ma lampe frontale serait utile.JP décide d’y jeter un oeil, je le suis. L’entrée étroite a été arrangée, il y a un semblant de marches qui mène dans le ventre de la terre. Il faut se baisser au début, et faire attention à sa tête. Quelques mètres plus loin, on peut se redresser, une salle assez large puis la grotte se divise en 2 tunnels qui débouchent sur la mer. Le côté droit est assez abrupte, plutôt masculin, à gauche c’est plus délicat, plus féminin. JP propose de déjeuner ici. De retour à la voiture, ns compagnons ne sont pas très chauds pour descendre dans le trou et y manger. Mais JP réussi à les convaincre et voilà toute la petite troupe qui se retrouve devant l’entrée de la grotte. JP choisi la personne qui se sent le moins à l’aise avec l’idée de passer un moment sous terre et la pousse, l’accompagne vers l’intérieur. Les autres suivent. Après une descente difficile pour certains, nous nous retrouvons dans cet sorte d’utérus tellurique. Nous nous installons, partageons des sandwichs, des oeufs durs et des chips. Quelques photos, un peu de méditation, c’est très impressionnant de se retrouver au bord des trous au milieu de la falaise face à l’océan Pacifique avec des tonnes de terre et de pierres au-dessus de nos têtes.

Nous repartons après avoir ramassé nos déchets, laissant la grotte dans l’état dans lequel nous l’avons trouvé. La sortie est un peu difficile, le plafond bas et l’angle de l’issue provoquant quelques petits chocs et égratignures. Jean-Pierre le Chaman y laisse un petit bout de scalpe, même si les éraflures sont impressionnantes, elles se révèlent sans gravité. L’autre JP (l’organisateur du stage) qui a déjà pratiqué la spéléo, nous conseille de porter ne serais-ce qu’une casquette quand on descend dans les grottes, ça évite l’abrasion du cuir chevelu lors de chocs légers à la tête. Je prête un des chapeaux que j’avais dans mon sac à notre chaman préféré. Nous repartons un peu plus loin, où une nouvelle caverne nous attend. L’entrée est beaucoup plus large, l’intérieur aussi. Au milieu de la salle, un rectangle de pierre posé sur le sol évoque un grand lit matrimonial, la grotte s’enfonce dans l’obscurité. Plusieurs camarades s’enfoncent dans le noir. J’explore la grande salle à l’aide de mon faisceau lumineux, à droite de l’entrée, un petit orifice attire mon attention, j’en fait part à JP, qui s’engage dans le trou. Je pars à sa suite, Biou, Jean-Pierre le chaman et Leon me suivent. Le tunnel se ressert, il faut avancer couché dans la poussière, c’est très excitant ! Finalement JP s’arrête dans une petite salle où l’on peut se tenir accroupi, pour continuer il faut du matériel spéléo, le boyau étant extrêmement étroit et peu praticable. Nous nous installons tous les quatre dans le petit réduit et éteignons les lampes… c’est un moment très intense, il fait noir, totalement noir, les sons sont différents, le silence est profond, le corps vibre, je ne sais plus trop où se termine mon corps, au niveau de ma peau ou au-delà ? Une lumière interrompt ma méditation, un autre compagnon nous rejoint, c’est Christophe, je suis heureux qu’il soit là, je ne sais pas pourquoi. De nouveau dans le noir, nous profitons du silence… enfin presque car un petit sifflement se fait entendre depuis un moment… on dirait de l’eau qui suinte. Une petite odeur de gaz ? Petite inquiétude… ce n’est rien, le chaman brandit son briquet, il fuit.
Combien de temps avons nous passé dans le noir ? Je ne sais pas, mais nous décidons de rejoindre le reste du groupe. Alors que je rampe dans le tunnel, JP qui est encore dans la petite salle, entonne un chant. Je m’arrête quelques instants dans le boyau profitant des vibrations. Une fois de nouveau dans la grande salle, je pars vers le fond de la grotte où se nous attendent Une partie de la troupe. Une petite ouverture permet de rejoindre l’extérieur. Je l’emprunte, ça sent super bon, je débouche au pied d’un magnifique figuier qui embaume l’air de son parfum délicat. Le reste de la troupe est assis autour de l’arbre. Je m’installe avec eux en attendant que les retardataires nous rejoignent.

Une fois au complet, nous repartons vers le nord. Arrivés au bout de la route, nous partons à la recherche de ruines d’un village. Un troupeau de chevaux mené par un cow-boy pascuan croise notre route… c’est un spectacle magnifique !
Nous trouvons le village, tas de pierre plein d’histoires, ruines vibrantes. Nous nous perdons parmi les cailloux, les monticules et les énergies. De-ci de-là quelques carcasses d’animaux blanchies par le soleil qui tape dur malgré l’heure tardive.
Au fond, au bord de la terre, à la frontière de l’océan, un ahu en ruines. Dos contre le ahu (je sais c’est interdit), face à la mer, chacun reçois de l’énergie en fonction de ses besoins.
La journée a été longue, nous rentrons prendre l’apéro, manger et nous coucher.
Deux jours à Rapa Nui et nous avons l’impression d’y avoir vécu mille ans.